En suivant les principes précédemment énoncés, les notions de morale traditionnelle se révèlent n’être valides qu’à l’échelle de la réalité propre à chaque individu. En effet, la morale n’est rien d’autre qu’un système personnel, propre à chaque individu, composé de tous les éléments qui le définissent (tout comme sa réalité propre). Les morales de plusieurs individus peuvent sembler similaires, mais ne seront jamais totalement identiques en raison de la nature même de la réalité subjective de chaque personne. Cela peut s’expliquer par les expériences similaires que ces individus ont pu vivre (culture, religion, difficultés, facilités, etc.). Ainsi, à l’échelle de la réalité pure, la morale n’est qu’un sous-mécanisme de la conscience, qui contribue à expliquer les choix que chaque conscience temporelle finit par faire.
Comme tout système issu de la réalité subjective, la morale n’a aucune valeur physique dans la réalité pure. Elle n’a de valeur que dans la manière dont elle permet d’analyser et de prédire les actions effectuées par les consciences temporelles. En effet, en suivant les concepts précédemment abordés, appliquer une notion de bien ou de mal à des êtres conscients est insensé. Chaque être temporel étant privé de liberté véritable, il est hypocrite de blâmer un individu pour ses actions. En réalité, seuls les mécanismes de cause à effet qui ont conduit cet individu à agir de la sorte peuvent être véritablement mis en cause. Pour résumer, nous pourrions dire que, en réalité, la seule chose que l’on pourrait critiquer pour les actions des êtres conscients serait Dieu. Car, en un sens, c’est l’ensemble des mécanismes de cause à effet qui ont poussé l’individu à l’acte, et non une quelconque volonté personnelle.
Cela n’implique évidemment pas de retirer toute action judiciaire à l’encontre des individus criminels, mais plutôt de retirer tout jugement moral à leur encontre. En suivant le même principe de cause à effet, les actions criminelles des individus concernés doivent (et dans une société fonctionnelle, doivent absolument) être soumises à des conséquences appropriées. Cependant, c’est uniquement en retirant le jugement moral et en se concentrant sur un jugement purement mécanique que l’on peut juger efficacement les individus. En acceptant que les criminels ne sont ni bons ni mauvais, mais sont plutôt le produit des mécanismes de l’univers, il devient alors possible de décider pleinement et efficacement de la manière de traiter ces individus.
Si l’on imagine que l’objectif du système judiciaire est de protéger la vie de manière absolue, alors toutes les actions judiciaires doivent être articulées autour de ce principe. De cette manière, l’exécution d’un criminel, peu importe l’immoralité de son crime, serait absolument hypocrite si celui-ci ne représente plus un danger pour la vie d’autrui. Cela se fonderait sur un sadisme inacceptable. En effet, utiliser la morale comme excuse pour tuer un individu qui ne constitue plus une menace est rien de plus qu’un meurtre. Le jugement judiciaire est un mécanisme qui répond à une cause (le crime) et qui impose une conséquence (la sentence). Voir la justice autrement, c’est risquer de la corrompre et d’aboutir à des verdicts irrationnels. La justice doit être logique et pragmatique, et elle doit utiliser cette logique comme un outil pour atteindre un objectif clair (tel que la protection absolue de la vie).

By Tyméo ACHTE

Ne manquez pas mes derniers articles de Blog

Je ne spamme pas ! Consultez ma politique de confidentialité pour plus d’informations.