Les consciences temporelles d’un individu agissent en fonction de leur état immédiat, c’est-à-dire l’état dans lequel se trouve la conscience au moment où elle existe. Ici, j’expliquerai pourquoi un individu, quelle que soit la situation (à l’exception d’une unique situation que j’expliquerai plus tard), doit viser le maintien optimal de la vie consciente.
La conscience temporelle agit toujours en faveur de son propre intérêt. Ses choix sont déterminés par la synthèse de deux systèmes internes : le système moral et le système émotionnel. Le système moral d’un individu lui indique ce qu’il « devrait » faire, tandis que le système émotionnel lui montre ce qui est agréable ou désagréable à faire. Cependant, ultimement, c’est le système émotionnel qui domine totalement le système moral.
En effet, un être agira en accord avec son système moral parce que cela lui procure une émotion positive. À l’inverse, il fera ce qu’il sait ne pas devoir faire si cela lui apporte plus d’émotions positives que d’émotions négatives, lesquelles pourraient découler de la conscience d’avoir mal agi. Il peut aussi agir d’une certaine manière pour éviter ou limiter une émotion négative.
Par exemple, un individu pourrait donner de l’argent à un mendiant soit parce qu’il éprouve une sensation positive après cet acte, soit parce qu’il aurait ressenti une émotion négative en ne le faisant pas. Dans les deux cas, son choix est guidé par l’émotion ressentie, même si son action semble, à première vue, est dictée par la morale.
De cette manière, toute action d’une conscience temporelle est absolument fondée sur ses intérêts personnels, que l’individu en soit conscient ou non. Un individu peut accomplir une action qu’il déteste, il peut même agir contre ses intérêts apparents, mais dans les faits, il effectuera toujours l’action la plus acceptable et rationnelle pour lui à cet instant précis. Tous les êtres sont, dans ce sens, logiques. Cependant, étant donné que chaque personne possède sa propre réalité subjective, chacun agit selon sa propre logique.
Ainsi, les individus agissent toujours par pur intérêt personnel, même lorsque cela n’est pas immédiatement perceptible. Ce principe permet de démontrer plusieurs choses importantes. Tout d’abord, les biens matériels n’ont de valeur que lorsqu’ils sont mis en perspective avec les intérêts d’un individu. Tous les biens matériels ayant une quelconque forme de valeur remplissent en réalité la même fonction fondamentale : assurer la survie de l’individu qui les possède ou les convoite.
Les biens matériels détiennent de la valeur parce qu’ils répondent à un besoin, qu’il soit essentiel ou non. Par exemple, la nourriture permet de ne pas mourir de faim, tandis que les plaisirs et distractions empêchent l’individu de sombrer dans le désespoir ou même de commettre des actes autodestructeurs. Aussi futiles qu’ils puissent paraître, tous les objets ou actions ayant de la valeur pour un individu jouent un rôle vital pour lui, peu importe leur importance dans la satisfaction de ses besoins fondamentaux.
En d’autres termes, même ce qui semble insignifiant à première vue peut être essentiel à la survie d’un individu, et la valeur d’un objet ou d’une action réside dans la manière dont cela contribue à la préservation de sa vie consciente. Ainsi, rien qui n’assure la survie ou le bien-être d’un individu n’a de valeur intrinsèque. Par conséquent, la vie consciente est la seule valeur absolue, car elle est la seule capable de conférer de la valeur aux autres choses.
Il est donc logique et rationnel de placer la vie consciente au centre de sa morale. Les biens matériels n’ont pas de valeur intrinsèque, contrairement aux individus eux-mêmes. Sacrifier ses possessions personnelles (tant que son intégrité physique n’est pas menacée) pour préserver la vie d’un autre n’est pas simplement une question morale, mais également un acte purement logique. De plus, chaque être conscient possède sa réalité propre, et est donc fondamentalement unique dans la structure de son existence, contrairement aux biens matériels.
La seule chose ayant une valeur supérieure à la vie consciente est la propre vie d’un être. Chaque individu vit dans sa réalité propre. La mort d’un individu entraînerait la destruction de cette réalité propre, ainsi que la disparition de tous les êtres avec qui il a eu des interactions durant son existence. Par exemple, dans une situation où un individu est confronté à la nécessité de sacrifier toutes les autres formes de vie consciente pour assurer sa propre survie, le choix de faire ce sacrifice est parfaitement rationnel.
En effet, pour cet individu, qui vit dans sa propre réalité, sa mort entraînerait la fin de toutes choses, y compris lui-même. En observant la situation de manière purement mécanique, du point de vue de l’individu, sa mort équivaudrait à la disparition de tous les autres êtres, plus la sienne. Ainsi, d’un point de vue logique, voire mathématique, le sacrifice des autres individus pour assurer sa propre survie est cohérent et fait sens.

By Tyméo ACHTE

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