L’État existe avant tout pour servir le peuple. Son rôle principal est d’assurer la sécurité et la prospérité de ceux qu’il représente et dont il est composé. L’État n’est pas distinct du peuple; il en est la continuité, ayant pour mission d’administrer efficacement les individus afin d’optimiser leur développement. Quelle que soit la situation, l’État est toujours constitué du peuple et tire son pouvoir de lui. Ainsi, une séparation entre les deux est impossible, du moins pour l’État. L’État est un outil au service du peuple, destiné à optimiser son fonctionnement et son efficacité.

L’État est né du besoin implicite d’optimiser les processus. Lorsque les hommes préhistoriques ont compris l’importance de l’efficacité dans la production de biens et de services, le besoin de créer un État est apparu. En effet, à cette époque, l’efficacité de la production agricole dictait combien de personnes pouvaient vivre, tandis que la production de biens matériels déterminait les conditions dans lesquelles ces personnes pouvaient survivre. L’État se devait d’organiser la production afin de l’optimiser, et ainsi assurer la survie et la qualité de vie des individus qui le composent.

De cette manière, l’État ne doit en aucun cas être sacré, glorifié ou placé au-dessus de tout. Il doit être reconnu pour ce qu’il est : un organe du peuple, qui doit remplir efficacement ses devoirs avec les pouvoirs qui lui sont conférés par le peuple.

Toute chose qui entrave le rôle premier de l’État – l’optimisation des ressources pour garantir la vie du plus grand nombre – doit être éliminée. Refuser de supprimer ces obstacles, c’est refuser l’optimisation des ressources et, par conséquent, entraver l’État. Cela revient à jouer avec la vie de ceux qui dépendent de la production de ces ressources. Un tel crime doit être correctement analysé et jugé afin que les membres du peuple (et donc de l’État) prennent pleinement conscience de la gravité de leurs actes.

Les individus travaillant pour l’État doivent être jugés, tout comme un conducteur de bus le serait pour son incompétence potentielle, surtout si celle-ci est volontaire. Si un conducteur de bus provoque délibérément un accident entraînant la mort de plusieurs personnes, il est logique qu’il ne puisse plus exercer ce métier et qu’il soit jugé en conséquence. De même, il est logique qu’un membre du gouvernement, peu importe son rang, qui met en danger la vie de nombreux individus, soit jugé de manière similaire. Ce processus ne peut avoir lieu que si l’on reconnaît qu’il n’y a pas de différence entre un éboueur et un politicien. Tous deux sont égaux en droits et doivent assumer la gravité de leurs actes. Prendre une vie, quel que soit le métier, est un crime, qu’il soit volontaire ou non, direct ou indirect. La reconnaissance de ce fait au niveau étatique est essentielle pour garantir l’efficacité de l’État. Un dirigeant incompétent est une menace et doit être immédiatement remplacé par une personne compétente sous peine de voir des milliers de vies perdues inutilement. Un dirigeant qui tire profit de l’inefficacité étatique doit être arrêté, jugé et condamné à la hauteur de ses crimes, sous peine de voir la nation gangrenée par des intérêts personnels et l’inefficacité.

Les obstacles à l’optimisation de l’État sont nombreux et prennent diverses formes. Il est important de distinguer le luxe qui améliore la condition de vie du peuple, de l’obstacle manifeste à l’efficacité, dont le coût en vies humaines est inacceptable. La culture, la religion, le nationalisme et les libertés individuelles sont des exemples de ces « conforts », mineurs ou majeurs, accordés à la population pour améliorer leur qualité de vie. Il est du devoir de l’État de décider combien de ces « mannes » peuvent être accordées sans compromettre l’optimisation, voire de les utiliser pour cette optimisation. La religion, par exemple, peut être acceptable, voire bénéfique, si elle aide le peuple à se sentir appartenir à un groupe et à appliquer les lois de l’État plus facilement (à condition que l’État respecte l’objectif d’optimisation absolue). Cependant, si le coût en efficacité de la religion dépasse l’amélioration qu’elle apporte au bien-être, il est logique qu’elle soit supprimée. Ainsi, dans les situations où la suppression de tous ces luxes est nécessaire pour préserver le maximum de vies humaines, il devient non seulement acceptable, mais obligatoire d’agir ainsi.

De cette manière, la démocratie est un luxe que les peuples se permettent, souvent sans se rendre compte de l’irresponsabilité et de l’arrogance qu’elle implique. Je ne parle pas ici de la démocratie idéale (car comme toute idéologie, elle possède son utopie), mais de celle à laquelle nous faisons face aujourd’hui. C’est-à-dire un système basé sur l’éloquence d’individus incompétents, qui, tels des sangsues, exploitent au maximum les inefficacités de l’État. D’une part, ils radicalisent une partie de la population pour obtenir quelques voix, et d’autre part, ils rendent apathique le reste de la population afin de ne jamais avoir à faire face aux conséquences de leurs actions.

Tout dans le mécanisme de la démocratie moderne incite à l’apathie (vis-à-vis des vies administrées et perdues par l’inefficacité de l’administration), à la corruption (par l’exploitation des failles de l’appareil étatique) et à l’ignorance (quant au rôle premier de l’État et à la gravité de l’impact de son incompétence). Les gouvernements précédents, trop occupés à exploiter les failles de leur propre organisation, en oublient qu’ils font partie du peuple et que, comme tout le monde, ils bénéficieraient d’un État optimisé.

Il va sans dire que l’adoption d’une idéologie pour diriger un État est non seulement ridicule, mais relève d’un mélange de folie, d’irresponsabilité et d’ignorance flagrante. Certes, ce que je propose ici peut ressembler à une idéologie, je ne le nie pas. Cependant, le rôle de l’idéologie est de créer une structure de base, et non de dicter la manière dont les choses doivent être résolues. Chaque problème a une solution optimale en fonction des attentes. L’idéologie représente ces attentes, mais pas la solution. Chercher à appliquer une réponse « de gauche » ou « de droite » à un problème n’a aucun sens fondamentalement, lorsque l’État a un objectif ultime commun à tous : la maximisation de la vie humaine. Il ne devrait pas y avoir un parlement rempli de partis opposés se disputant indéfiniment pour faire voter une solution en accord avec leur idéologie, mais un groupe de politiciens scientifiques cherchant ensemble à trouver la solution optimale pour atteindre les objectifs de l’État. Les membres du gouvernement doivent travailler pour l’État, et non contre lui. Il est évidemment sain que différentes solutions s’opposent, mais ces solutions doivent être analysées rationnellement et comparées pour choisir la plus efficace. Le peuple peut ensuite observer les résultats de ces solutions et décider s’ils sont acceptables ou non, et si des individus plus compétents doivent être nommés.

Un État fonctionnel doit être fondé sur la logique, la raison, la coopération et une évolution perpétuelle, pour éviter la stagnation, l’un des plus grands fléaux existants. Une démocratie fonctionnelle n’est pas une démocratie d’idées basée sur l’élection d’individus souhaitant apporter des réponses absolues, mais sur des individus compétents, prêts à proposer des solutions flexibles, raisonnées et optimales.

Il est absolument absurde que nous tolérions un système qui, par son inefficacité structurelle, met en danger tant de vies humaines et échoue de manière aussi spectaculaire. Pire encore, ceux qui exploitent ce système moribond nous distraient avec des problèmes factices, des mensonges que nous acceptons sans broncher pour éviter de remettre en question le statu quo dans lequel nous nous noyons, tout en nous plaignant de la détérioration de nos conditions de vie.

Il est pratique pour le peuple de déléguer entièrement les responsabilités à l’État, de prétendre que c’est une entité extérieure. Cela permet au peuple de se désintéresser de la politique, de blâmer systématiquement l’État pour leurs problèmes et de ne pas se soucier de son efficacité, ni des vies détruites par son inefficacité. Mais le peuple est l’État. Oublier que l’État n’existe pas sans le peuple est une commodité inacceptable. Si tous décidaient de mettre fin à cette farce qui se fait passer pour un État fonctionnel, alors, et seulement alors, la construction d’un État optimal serait possible.

Le plus grand mal de notre civilisation est l’ignorance. L’avidité de nos politiciens naît de l’ignorance, de l’ignorance que la construction d’un monde optimal assurerait bien plus leurs intérêts que le profit immédiat. Le radicalisme des populations naît de l’ignorance des structures étatiques et de l’absurdité de l’application de l’idéologie comme solution. La haine naît de l’ignorance que tous les hommes sont fondamentalement semblables, et qu’il ne faut pas blâmer les individus, mais les conditions qui les ont menés à cette situation.

Pour assurer la préservation optimale de la vie humaine (et donc la production et la distribution optimales des ressources), il est nécessaire de faire de l’État une profession banale, un rouage parmi tant d’autres assurant notre bon fonctionnement. Il faut s’assurer que ceux qui nous dirigent en soient conscients. Ils sont des administrateurs, des employés du peuple, au même titre que tout autre travailleur de la nation. L’égo est un cancer ravageur qui pousse les dirigeants à transformer l’État, d’un simple outil servant le peuple, en une entité « sublime », une quête de puissance glorifiée, uniquement là pour les rassurer sur leur supériorité en tant qu’individus. Ils se dressent en sauveurs, en héros, en êtres supérieurs, posant ainsi les premières pierres d’une gangrène qui finira par dévorer l’État tout entier.

By Tyméo ACHTE

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